Depuis le 5 février dernier, il est possible de voir sur la plateforme de streaming Netflix le film Malcolm et Marie. Un film qui crée une certaine polémique. Pourquoi ? Nous tentons de vous l’expliquer.
Pourquoi le film de Sam Levinson est au cœur d’une telle polémique ?
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Rien n’est à reprocher du côté des acteurs : ils jouent magnifiquement bien. Des scènes de violence gratuite ? Même pas. La qualité de la photo ? Pensez-vous, on dirait un montage des photos d’Herb Ritts. Mais alors qu’est-ce qui cloche dans le film Malcolm et Marie ?
Malcolm et Marie sont un couple. Lui est réalisateur de film et justement, cette nuit-là, ils rentrent chez eux, après avoir assisté à l’avant-première de son dernier long-métrage.
Une dispute éclate entre eux et c’est l’objet de tout le film. Rien de neuf, à priori, il s’agit donc d’un huis-clos verbeux, assez virtuose.
Vont-ils aborder des sujets complexes comme la composition des prochains repas, la série à regarder avant de se coucher, comme tous les autres couples, voire décider à pile ou face avant de s’arracher les yeux qui, des deux, va avoir le droit de tenir la télécommande ?
Non. Nous en sommes à un niveau supérieur avec le film de Sam Levinson. Pourquoi avoir fait ce film, comment doit-on prendre les critiques ?
Et c’est bien là que le bât blesse. Le personnage de Malcolm argumente ses propos, amer, suite à une critique incriminant son genre et sa couleur de peau qui influencerait la qualité de son travail. Il met en cause « la nana blanche du Los Angeles Times ».
Or, sortie de la fiction, il n’existe que deux femmes blanches critiques de cinéma travaillant pour ce journal.
Quand Sam Levinson règle ses comptes, par personnages interposés :
Quand on sait que IRL (In Real Life), l’une d’entre elles a véritablement fustigé le dernier film de Sam Levinson Assination Nation le traitant de critique sociale ratée ; on s’interroge sur le fait que, par le biais de son personnage principal, Levinson n’ait pas essayé de régler ses comptes avec la freelance qui avait écrit ledit papier.
Pour ne pas risquer un coup d’éclat et un conflit d’intérêt ; c’est un autre critique qui s’est chargé de faire celle de Malcolm et Marie. Elle est sans appel : critique mitigée ; ce que semblent partager de nombreux confrères.
Interrogée à ce sujet, une chroniqueuse qui travaille au Los Angeles Times s’amuse de cette polémique. Comme elle le résume si bien : le monde est en train de vivre une pandémie qui fait des milliers de victimes tous les jours.
Au-delà des morts et des personnes hospitalisées, ce sont des emplois menacés, y compris dans le domaine culturel.
Aux Etats-Unis, des scandales liés aux violences policières éclatent fréquemment. Ajoutez à cela la sortie peu glorieuse de Donald Trump de son poste à la Présidence, l’arrivée de Joe Biden dans un contexte épouvantable, secouez le tout et vous avez l’Amérique d’aujourd’hui.
Alors qu’une polémique enfle au sujet d’un hypothétique règlement de compte par film interposé, cela tend à prouver que le monde n’a pas tellement changé, en fin de compte.
Faut-il s’en inquiéter, se dire que les êtres humains, vraiment, n’apprennent rien des événements, ou faut-il penser comme le disait le Professeur Malcolm (celui de Jurassic Park, interprété par Jeff Goldblum) que la vie trouve toujours un chemin ?
Si cela pouvait se faire lors de débats plus sérieux, cela ne serait pas mal, non ?
Et vous, vous avez vu Malcolm et Marie sur Netflix ou avez-vous préféré suivre les aventures de Cokeman dans En Passant Pécho ; l’un des hits de la plateforme de streaming moment ?
Il est évident que deux univers s’opposent. On en débat, devant un verre, un de ces quatre, quand on pourra sortir, bien entendu ?